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Inv.
SDE/cn-63211
Collection Népalaise
Pièce acquise par Nicolas
Stevens pour le Surnatéum en
Origine : Katmandou (Népal)
Description :
Panier de chaman népalais complet et rarissime, contenant une
curieuse main momifiée rappelant une patte de Yeti ; tambours
et partie de costume.
Dossier : Légendes
Une ancienne légende népalaise raconte que le roi Prithvi
Narayan, parcourant la vallée de Katmandou, rencontra un vieux
sage, sous les traits duquel se cachait le dieu Gorakh
Nath. Le roi lui offrit un peu de lait caillé que le vieil
homme accepta avant de le régurgiter et de le proposer à
son tour au roi. Prithvi Narayan renversa le récipient avec dégoût
et quelques gouttes virent éclabousser les pieds du dieu. Fou
de colère, l'irascible dieu Gorakh Nath condamna le roi à
voir sa descendance disparaître après la dixième
génération, soit un nombre d'années correspondant
au nombre d'orteils souillés.
Mais la légende ne commence pas là, remontons le temps
de quelques années...
Au XVIIIéme siècle Prithvi Narayan Shah, parti en expédition
aux confins de son royaume de Ghorka, rencontra des chasseurs qui avaient
capturé un homme des neiges. La créature était
en pitoyable état; le roi racheta le yeti
et le fit soigner du mieux qu'il put mais malheureusement il était
trop tard, il agonisait. L'homme des neiges fit comprendre au Shah qu'il
était un des derniers descendants de sa race et qu'après
sa mort imminente il devrait conserver son corps soigneusement caché.
Que sa compassion lui vaudrait d'être nommé roi de tout
le Népal, tant que la famille royale serait en possession de
la dépouille mortelle de la créature. Prophétie
qui lui fut confirmée plus tard par des brahmanes, alors qu'en
1743 Prithvi Narayan n'était qu'un des innombrables roitelets
rajpoutes établi à une centaine de kilomètres à
l'ouest de Katmandou.
En 1766, Prithvi Narayan Shah s'empare de la citadelle de Kirtipour,
qui commande la vallée de Katmandou. Il fait alors couper le
nez et les lèvres de tous ses habitants et envoie ces hommes
et femmes " à tête de mort " répandre
la terreur dans toute la vallée.
Le 26 septembre 1768, Prithvi Narayan entre à Katmandou le jour
de la fête populaire de l'Indra Jatra et se fait nommer roi du
Népal à 45 ans. Au cours des décennies qui vont
suivre, l'histoire de la royauté népalaise ressemble à
un violent jeu d'intrigues et de massacres, mais la dynastie restera
en place.
Vers 1905, l'archéologue Sylvain Lévi qui avait approché
le monarque alors en place et confiné en son palais " avec
les femmes et les fleurs ", rapportera au Collectionneur d'alors
la curieuse légende de l'homme des neiges. Il insista particulièrement
sur le fait que posséder une relique de cette créature
permettrait à son propriétaire de justifier une prétention
au trône népalais. A cette époque, ce sont les "
Rana " de la famille de Jung Banadur, Premier ministre et usurpateur
notoire, qui exercent le pouvoir en lieu et place des souverains népalais.
Ils ne possèdent pas la relique qui permettrait de se débarrasser
définitivement des descendants de Prithvi Narayan.
En 1924, une rumeur circule dans le milieu scientifique qu'un archéologue
franco-prussien aurait ramené du Tibet le squelette d'une créature
semblable.
Dans le premier tome de son ouvrage " Sur la piste des bêtes
ignorées " publié en 1955, le cryptozoologue Bernard
Heuvelmans rapportera un certain nombre de témoignages similaires
de créatures vivant dans les forêts népalaises,
provenant aussi bien du Tibet et du Népal que du Sikkim ou du
Bhoutan..
Tout aurait pu en rester à ce stade de légendes et de
témoignages aléatoires, si...
L'expédition
Tout commence par un e-mail émanant d'un correspondant népalais
du Surnatéum, nous signalant la découverte d'un équipement
de chaman contenant une curieuse amulette en forme de main géante.
Probablement une patte de yeti. Malheureusement, la légende veut
que seul le roi du Népal ait accès à ce type d'objet,
symbole absolu de la royauté. La possession de cette " amulette
" est liée à l'idée de pouvoir. Le message
nous signale également que différents groupes sont à
la recherche de l'objet et présentent un danger potentiel réel
pour qui tenterait de se l'approprier. Des tueurs à la solde
d'un membre de la famille royale, ainsi que les sectataires d'un groupe
maoïste entrent en compétition avec les membres de notre
équipe. Une course contre la montre est engagée.
Nicolas Stevens se porte volontaire pour l'expédition. C'est
lui qui a l'idée géniale de partir en trekking pour camoufler
l'objet réel du voyage ; il voyagera avec son frère jumeau
pour brouiller les pistes et devra trouver un moyen de franchir les
frontières avec la relique.
Juillet 1999 : La mission se trouve à Katmandou et notre Enquêteur
doit trouver un prétexte pour quitter le groupe pendant trois
jours afin d'aller chercher le panier de chaman. Il tombe donc malade,
crise d'emphysème, et doit rester en ville sous médication
pendant que les autres font un premier trek.
Rendez-vous est pris avec le correspondant népalais du muséum
qui guide Nicolas dans les ruelles sordides et empuanties de la ville
près de Pashupatinath, et lui fait découvrir le panier
et tout l'équipement du chaman. La patte géante attachée
au bâton lui rappelle la découverte faite par Humboldt-Fonteyne
en mars 1924, au sanctuaire de Tasi-Tcho-Songny au Tibet et appelé
par ce dernier : Eanthropus nivalensis. (Le squelette ramené
par H-F se trouve maintenant dans un musée belge.) Le marchand
explique en mauvais anglais qu'il préfère vendre à
des étrangers, payant mieux, qu'à des membres d'une secte
quelconque ou a un illuminé désirant monter sur le Trône
aux Cobras. Surtout que la relique tombant en de mauvaises mains pourrait
faire basculer le pays dans l'anarchie. Il tient également à
conserver sa tête comme elle est pour l'instant, a une nombreuse
famille à nourrir etc. Les palabres durent quatre heures et finalement,
Nicolas acquiert la pièce. Le problème suivant consiste
à faire passer la douane à l'objet. Notre explorateur
se rend donc au service de dédouanement, et se trouve face à
une opposition marquée au départ de ces objets du pays.
Le douanier n'autorise le franchissement des frontières qu'à
une partie infime du matériel acquis. Nicolas sait qu'il est
repéré par le douanier et, quittant le bureau, repère
un gamin qui le suit à la trace jusqu'à son hôtel.
Il essaye de le semer utilisant les techniques apprises aux Enquêteurs
du Surnatéum, mais n'est pas certain d'avoir réussi.
Entre-temps, le reste de l'expédition qui n'est pas au courant
de la mission secrète rentre à l'hôtel. Et le frère
de Nicolas se propose d'aller faire un trek seul dans une région
sans danger. Il sera agressé à coups de hache par des
bandits népalais, et ne devra la vie sauve qu'à ses réflexes
et un plongeon volontaire dans un ravin. Après avoir erré
deux jours, et laissé pour mort par ses agresseurs, il arrive
à rejoindre Katmandou dans un état pitoyable et ayant
perdu tout son équipement. Amené d'urgence à l'hôpital
de la ville, il sera sauvé par un médecin local, et rapatrié
d'urgence grâce à une assurance rapatriement judicieusement
acquise en prévision de ce genre de problèmes. Le paquet
soigneusement emballé passera la frontière sans être
ouvert...
Conclusion
Le soir du vendredi 1er juin 2001, toute la famille royale du Népal
est décimée et Gyanendra, le frère du roi, prend
le pouvoir au Népal. Le roi Birendra était le onzième
descendant de Prithvi Narayan Shah. Le frère du roi est aimablement
comparé à Adolf Hitler par le peuple. La prophétie
a donc bien été accomplie. Le dieu Gorakh Nath se délecte
enfin de sa vengeance et le Népal est au bord de l'anarchie.
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