Bref Historique des Malédictions de Momies
" N'imprimez jamais de mon vivant ce que je
vais dire, mais ce sarcophage de momie a été la cause
de la guerre. "
Sir Ernest Alfred Wallis Budge, Conservateur des Antiquités
Egyptiennes et Assyriennes au British Museum., 1893-1924.
Quand on parle de momies et de tombes égyptiennes, l'auditeur
normal pense immédiatement aux malédictions diverses
qui y sont associées.
La plus ancienne pièce magique du Surnatéum est une
tablette d'imprécation datant de la cinquième dynastie
égyptienne, dont la charge vise des tribus habitant au-delà
de la troisième cataracte. Ces tablettes, une fois inscrites
et ritualisées, étaient brisées rituellement
et pouvaient agir comme une " mine " magique.
Lors de l'invasion de l'Egypte par les Arabes en l'an 641 de notre
ère, ces derniers furent convaincus que d'étranges malédictions
protégeaient les lieux anciens des civilisations disparues.
Les hiéroglyphes, écritures magiques incompréhensibles,
ressemblaient à d'anciennes incantations maléfiques.
Le plus ancien écrit fantastique se rapportant à une
malédiction de momie fut publié en 1699 dans le Traité
des embaumements selon les anciens et les modernes de Louis Pichier
; et des textes concernant ce sujet ont continué à être
publiés régulièrement depuis ce moment.
L'histoire contemporaine la plus proche de nous concernant une malédiction
liée à une momie, plus exactement un sarcophage, est
connue sous le nom de Cas 25542. Le plus ancien document que le Surnatéum
possède à ce sujet est un article paru dans The Horoscope
revue éditée par Rollo Ireton en 1904 (p.236 et sv.)
qui semble lui-même tiré des pages du Daily Express.
On retrouve par ailleurs dans la même revue un article intitulé
Lucky and unlucky objects traitant d'un sujet cher au Muséum.
Entre témoignage et légende urbaine, l'histoire commence
en 1880, quand un jeune gentleman du nom de Douglas Murray alla consulter
un chiromancien fameux du nom de Cheiro (Pseudonyme du comte Louis
Hamon 1860-1936.) Le mage effrayé par ce qu'il avait lu dans
la paume de la main du consultant, lui prédit qu'un revolver
lui exploserait dans les mains et qu'il serait amputé. Il ajouta
que Murray gagnerait un sarcophage dans une loterie et que le mauvais
sort le poursuivra, lui et tous ceux qui seraient liés à
cet acquisition. Murray se moqua ouvertement du chiromancien et oublia
l'histoire ; mais pas Cheiro.
Une bonne année plus tard, le jeune gentleman se rendit en
Egypte quand son drogman (guide) lui indiqua qu'un superbe sarcophage
ayant appartenu à une prêtresse d'Amon-Râ, décédée
à Thèbes vers 1600 BC, était en vente. La
momie avait depuis longtemps disparu, mais le couvercle de la boîte
représentait son très beau visage. Malgré une
sensation désagréable vis-à-vis de l'objet, il
en fit l'acquisition et la ramena à l'hôtel. Deux amis
présents admirèrent le sarcophage ; et il fut décidé
de le jouer au hasard. Murray gagna la loterie, fit emballer l'objet
et l'envoya en Angleterre.
Quelques jours plus tard, lors d'un exercice de tir aux bords du Nil,
un revolver lui explosa dans les mains, et l'amputation du bras devint
inévitable pour éviter la gangrène. Quant à
ses deux amis de retour au pays, ils tombèrent malades et moururent.
Quand lui-même revint en Angleterre, il découvrit le
colis toujours emballé dans le hall de sa maison. Plus tard,
il écrivit : " Si une telle chose est possible, quand
je regardais le visage dessiné sur le couvercle du sarcophage,
ses yeux semblèrent revenir à la vie et me regardèrent
avec une telle haine que mon sang se glaça dans mes veines.
"
Convaincu du pouvoir maléfique de l'objet, il en fit don à
une amie. Peu de temps après qu'elle eut ramené la boîte
chez elle, sa mère chuta dans les escaliers et se tua ; son
fiancé l'abandonna et tous ses petits animaux familiers moururent.
Elle devint à son tour sérieusement malade et rendit
le sarcophage à David Murray.
Décidé à le vendre, il fit photographier le couvercle
par un photographe professionnel. La semaine suivante, le photographe
le rappela paniqué en lui signalant que sur les photos prises,
le visage réel et maléfique de la princesse apparaissait.
Il lui donna un exemple de photo témoin. Peu après,
le photographe mourait d'une overdose de somnifères, apparemment
après avoir détruit les photos, dont une d'entre elles
laissait apparaître son propre visage sur le couvercle. Le Surnatéum
possède un exemplaire de ce rarissime document.
Pour s'en débarrasser, Douglas Murray en fit don au British
Museum. Plusieurs morts suivirent, portant le nombre de victimes à
13, et d'étranges phénomènes se produisirent
dans la section égyptienne du musée. Le gardien signala
une apparition au visage jaune verdâtre assise sur la partie
inférieure du sarcophage qui glissa silencieusement vers lui.
Il s'enfuit, poursuivi par le spectre, avant que ce dernier finisse
par s'évaporer.
Le British Museum fit retirer le sarcophage des salles d'expositions
sur les conseils du Collectionneur. Ce dernier fit une enquête
et retrouva une des photos qui avait échappé à
la destruction.
En 1912, une rumeur sans fondement fit courir le bruit que cette momie
se trouvait à bord du Titanic. Il y avait néanmoins
bien un objet momifié à bord du navire, mais il s'agissait
du Talismain.
Une autre rumeur, tout aussi erronée signale à bord
du Titanic, la présence d'un diamant maudit, le diamant Hope.
En 1921, deux médiums nommés Wyeth et Neal firent un
exorcisme. Ils prétendirent que la prêtresse était
une " voyante " capable de lire les présages dans
une coupe d'argent, et vivait à une période sombre durant
laquelle les corps embaumés servaient à des rites de
magie noire. Pour se protéger des profanations, la prêtresse
d'Amon-Râ fit garder le sarcophage par l'esprit torturé
d'un serviteur. Le rite d'exorcisme sembla fonctionner car depuis
lors aucune autre calamité ne semble avoir été
provoquée par le gardien. Tout cela est à prendre avec
suspicion, étant donné qu'Amon-Râ n'a rien à
voir avec un culte des morts. Plusieurs versions de cette légende
existent.
En réalité, le couvercle de sarcophage fut offert au
British Museum par A.F.Wheeler en 1899 et la malédiction ne
fut pas considérée comme un cas réel. Le sarcophage
n'ayant d'ailleurs jamais eu de partie inférieure. Le Conservateur
du Surnatéum doute quand même de la bonne fois des témoignages
du personnel du musée anglais, puisqu'il possède la
preuve de l'authenticité de l'histoire. Même si le légendaire
reste toujours difficile à séparer des faits. Et que
l'on peut se tromper sur l'identité du sarcophage.
La
découverte du tombeau intact de Toutankhamon en 1922 et le
décès brutal de Georges Herbert, cinquième comte
de Carnavon en avril 1923 et de 22 personnes dans les six ans qui
suivirent l'ouverture, relancèrent le débat. Pour rappel,
le comte de Carnavon est piqué à la joue par un moustique,
puis en se rasant, il écorche et infecte à nouveau la
plaie. Il meurt au Caire atteint d'une pneumonie le 5 avril 1923.
Toutes les lumières du Caire se seraient éteintes au
moment de son décès, rapporte le Daily News.
Ses derniers mots auraient été : " Pharaon, je
te rejoins ! "
Pour en savoir plus à ce sujet, nous ne pouvons que vous conseiller
de lire l'excellent ouvrage en français intitulé La
Momie, de Khéops à Hollywood paru aux éditions
de l'Amateur.
Le Conservateur tient à signaler que d'autres malédictions
de momies, entre autres péruviennes, existent et vous incite
à jeter un coup d'il au dossier de la Quena Ollantay,
Dpt des Prophéties et Apocalypses.
Note : Le Collectionneur d'alors ayant suivi de près
l'exhumation de Toutankhamon et le pillage du tombeau, le Surnatéum
possède la série complète des exemplaires de
la revue L'Illustration consacrée à ce sujet sur plusieurs
années. Ces documents peuvent être consultés au
Département des Livres Maudits et Connaissances Oubliées,
aux heures d'ouverture.
L'hécatombe qui suivit cette violation de sépulture
justifie pleinement l'existence du Surnatéum. Durant la période
1920-1930, l'équipe " recherche " du Surnatéum
fera de nombreuses expéditions en Egypte.